Définition algodystrophie
L’algodystrophie est une complication qui peut survenir après un traumatisme plus ou moins important (fracture, luxation, etc)
L’algodystrophie est un syndrome douloureux régional articulaire et périarticulaire caractérisé par des modifications trophiques tissulaires locales, attribué à une hyperactivité réflexe du système sympathique.
Exemple : algodystrophie post-traumatique du pied compliquant une entorse de cheville.
Vont évoquer une algodystrophie post-traumatique sur le segment de membre lésé et à son voisinage plus distal :
- Un œdème assez ferme persistant au-delà du délai de guérison du traumatisme initial, rendant une contention douloureuse.
- Une douleur après un intervalle libre de quelques jours ou quelques semaines, anormalement intense par rapport au degré du traumatisme initial, à la reprise de la fonction articulaire.
- Une impotence fonctionnelle parfois majeure
- La survenue de troubles vaso-moteurs, d’une hypersudation, d’un enraidissement articulaire passif, actif…
La douleur algodystrophique
La douleur algodystrophique à type d’élancement, de brûlure est ressentie dans la région touchée :
– au repos, la nuit, à la pression légère, au simple toucher (hyperesthésie).
– dès la mise en fonction du membre affecté et pour le membre inférieur en charge.
Evolution de l’algodystrophie
La phase d’installation de l’algodystrophie peut être rapide (3 à 4 semaines).
La phase d’état dure plusieurs semaines ou plusieurs mois. La régression est toujours lente.
Une algodystrophie peut laisser des séquelles fonctionnelles parfois importantes à type de rétraction des doigts ou de perte de mobilité articulaire, notamment à la main.
L’extension à une autre localisation ou à l’articulation collatérale est fréquente, notamment au membre inférieur.
L’algodystrophie évolue en deux phases : phase chaude, phase froide.
Phase chaude algodystrophie
-Vives douleurs spontanées, exacerbées par la mobilisation ou l’appui, persistant anormalement longtemps par rapport au traumatisme initial.
-Gonflement diffus du pied, augmentation de la chaleur locale, coloration rosée ou rouge, importante hyperesthésie cutanée.
-La radiographie est normale en début d’évolution. Par la suite, apparaît une ostéoporose inhomogène, mouchetée, tigrée. Fait important : l’interligne articulaire reste parfaitement normal, il n’y a pas d’érosion osseuse.
-Le diagnostic précoce est fait par la scintigraphie osseuse : hyperfixation intense diffuse aux 3 temps (vasculaire, tissulaire, osseux).
-Cette phase chaude se prolonge plusieurs semaines.
Phase froide algodystrophie
-La température locale est diminuée, il existe des troubles vasomoteurs à type d’érythrocyanose, un épaississement de la peau, une raideur articulaire.
-L’ostéoporose est manifeste sur les radiographies.
-A la scintigraphie osseuse, l’hyperfixation diminue progressivement pour aboutir à une normofixation, voire une hypofixation. Normalisation du signal IRM.
Que doit on faire lorsque l’on est atteint d’algodystrophie ?
D’abord calmer les douleurs . La mise en décharge s’impose pour les algodystrophies du membre inférieur.
Lorsque les douleurs ont totalement disparues : On a recours aux traitements physiques par massages et mobilisation, physiothérapie et hydrothérapie qui doivent être associés, intensifs et longtemps poursuivis.
Ce traitement est long, difficile et parfois décevant. Il doit être poursuivi pendant 18 mois avant de conclure à des séquelles définitives
Il n’y a que des traitements symptomatiques
– Des antidouleurs classiques (Doliprane ou Morphine) en fonction de l’intensité ;
– La calcitonine en injection ;
– Des vasodilatateurs ;
– Des antidépresseurs ;
– La rééducation, la kinésithérapie, les massages sont aussi indiqués.
Indemnisation de algodystrophie
En droit commun s’il est établi que l’algodystrophie est en relation directe et certaine avec l’accident corporel, les conséquences des séquelles liées à l’algodystrophie doivent être indemnisées à la victime. Cette indemnisation dépend du type d’accident dont vous avez été victime.